SHADOW OF INTENT “RECLAIMER”

08 02

Shadow of Intent, le groupe de deathcore américain qui n’a pas que l’intention de l’ombre.

Bon et bien… La communauté “Deathcore” est dans sa plus belle année sans l’ombre d’un doute ! Entre le dernier des procréateurs du sous-genre, Oceano, avec “Revelation“, ou “Xenocide“… De la race humaine (T’as compris ?), créé par les Australiens d’Aversions Crown et “Embodiment” d’Enterprise Earth pour clôturer la première moitié de l’année. Si l’on se visionne dans le “presque arrivé”… Le prochain album des UFO de Rings Of Saturn, “Ultu Ulla“, annonce la prochaine arrivée xénomorphe ainsi que la suite logique et idéale de cette année forte en rebondissements et surprises… Si ce n’est la catastrophe commerciale de ce début d’année (Et auditive surtout). Avec le dernier album de Suicide Silence, tout va bien, on y trouve son pain bien cuit ou pas trop cuit, faites votre choix.

Comment Shadow of Intent défie les grands du deathcore ?

Bah tant qu’à faire, on va rester sur une onde optimiste avec un autre essentiel, toujours du même genre, à découvrir cette année. Shadow Of Intent, à la base un duo, est un groupe de “Deathcore” Américain jeune, frais et déjà dans la cour des grands qui se compose désormais d’un line-up récent et, “normal”, avec cinq membres. Comment se fait-il que le quintuor ait eu la possibilité de sortir du lot de chaussettes habituel en si peu de temps ?

Simplement grâce au talent incontestable du vocaliste fondateur du groupe, Ben Duerr, capable de reproduire en Vocal/Cover quasiment tous les grands noms du genre et se permettant, en plus, d’avoir un certain talent dans la composition. En fusionnant avec Chris Wiseman, le co-fondateur guitariste et programmeur du groupe, le succès “Underground” du groupe se déclenchera seulement deux années après la fondation du groupe en 2014 et leur premier EP ,” Inferi Sententia“, toujours la même année. Ce succès “Underground”, le duo le doit en partie grâce à la sortie du premier album “Primordial“, en 2016, qui montrait le potentiel énorme du groupe à manier le sous-genre extrême comme de la pâte à modeler :

Et parce qu’en étant un groupe jeune, on est pas farouche du tout… Shadow Of Intent, avec l’ajout des trois membres manquants au line-up, ne met qu’un an et demi à ressortir un nouvel opus. Toujours dans la plus grande indépendance de production possible, “Reclaimer” sort tout juste fin avril 2017 et fait passer le groupe de “mise en bouche gourmande” à “plat de résistance dont le voyage vaut le détour”.

Toujours sous la tutelle de l’univers Science-fiction, l’artwork respecte le thème principal du genre et le logo du groupe finalisé depuis “Primordial“, le tout en accord parfait avec son contenu… Ce n’est clairement pas au niveau du très talentueux Pär Olofsson (Cognitive, Aversions Crown, Bloodshot Dawn…) non plus c’est certain, les couleurs sombres et bleutés manquants de netteté en sont la cause, en complément d’un manque de perfectionnisme… Mais au diable le contenant ! Le contenu est légendaire.

“The reclaimer” l’album au ton mélancolique et symphonique accentué par des accents brutaux:

Le groupe se montrera beaucoup plus mélodique et symphonique qu’auparavant… L’introduction “We Descend” dévoile la totale d’entrée de jeu avec un crescendo dans la violence parfaitement soigné. Doucement, la symphonie démarre le morceau comme ferait très bien les Italiens de Fleshgod Apocalypse et s’ensuit alors l’arrivée des instruments pour approfondir la puissance atmosphérique du convoité duo Classique-Metal. Vient alors le piano et l’entrée en matière en solo de Ben Duerr… Les premiers breakdowns sont déjà là mais la démonstration se prépare seulement. Prêt ?

The Return” s’introduit avec le peu de symphonie qu’il restait du premier morceau… Mais ça n’était qu’une question de secondes avant que le moteur du groupe démarre en trombe ! Blasts explosifs et riffs extrêmement rapides démarrent de façon solitaires, les chorus se pointent et rendent le mélange plus apocalyptique que jamais… Tout s’enchaîne dans un rythme parfait avec un guitariste soliste qui a l’air d’apprécier le travail de Shokran. Une grande variété d’influences dans les screams se fera entendre… du Caliban pour le “refrain”, du Lorna Shore ou bien encore du Thy Art Is Murder à la CJ.

Et en parlant de Lorna ShoreTom Barber, le screamer du groupe,assez réputé pour sa prononciation rapide, rejoint la guerre en featuring pour le morceau “The Prophet Beckoning“. Sans surprise, on arrive pas à différencier les deux chanteurs lors des screams aiguës… “Ben Duerr” est réellement un imitateur de haut niveau.

Le groupe deathcore Shadow of intent boosté par ses collaborations terribles:

Et tant qu’on est dans les featurings… Quel casting monstrueux ! “Alex Terrible”, lui aussi devenu réputé pour ses Vocal/Covers monstrueuses et membre à part entière des Russes de Slaughter To Prevail, se joint à l’affiche pour le morceau “The Gathering Of All“. Un morceau au démarrage “Egyptian-Mélodique-Style” à la Shokran… Qui donne la mauvaise idée de laisser Alex Terrible de balancer son grave mondialement connu… sur un Breakdown Brutal/Beatdown, on le changera pas le gaillard. “Jason Evans d’Ingested et Dickie Allen d’Infant Annihilator sont en duo pour “The Catacombs“… Tu sens qu’on va prendre un coup mortel en pleine gueule là ? Oui ? Très bien… Le morceau part en Technical/Death et, copuler avec le style de scream guttural que Ben place dans le morceau, on assiste à du bon Brutal/Slam sympathique un laps de temps, assez court oui, mais barbare. C’est pas fini ! Non pas que c’est un morceau violent simplement, c’est LE PLUS violent et LE MIEUX foutu que la terre aie pu rencontrer cette année. L’aide des deux compères en featuring a bien aidé… Mais l’ajout de moments plus mélodiques avec le simple ajout de quelques notes de piano rendent le morceau plus que parfait. C’est toujours pas fini ! Jason Evans s’occupe d’achever le morceau et ta propre personne avec l’effet batte de Baseball en plein ventre… Effet douloureux.

Shadow of Intent du calme à la haine d’un registre Deathcore bouillant et varié:

on pourrait continuer très loin comme ça, mais pour pousser l’analyse plus loin encore… Les titres ! Ils démarrent tous par “The…”, comme l’album “Agony” de Fleshgod Apocalypse ! Oui, totalement, c’est une anecdote banale… Mais t’apprendras des détails profonds de ce genre à tes gosses plus tard (Ou maintenant!) et tu seras terriblement vantard et branché après, tu verras.

On pourrait continuer sur le jeu du bassiste parfaitement audible sur tout l’album et surtout le morceau “The Mad Tyrant’s“… Morceau qui reprend le code de refrain voix claire façon Caliban du morceau “The Return“. En gros, une voix claire, belle et immersive, pas un truc de pro-pop corrigé à l’auto-tunes tu vois ?

Des tappings, des solos à la pelle, des longues distorsions, du calme, de la haine… Les gratteux font un boulot monstrueux tout au long de l’album ! Surtout “The Great Schism“, un morceau instrumental, le plus calme de “Reclaimer” et surement l’entracte reposant qu’il fallait… Non, c’est une blague, personne n’aime le calme ! A vrai dire ce morceau plonge dans du vrai Technical/Melodique/Death/Metal bouillant sans trop laisser une main dans le Deathcore et c’est assez couillu de se permettre une petite sortie comme ça.

Des mois, ça pourrait durer des mois à parler de cet opus… “Reclaimer” est le renouveau brutal de la scène Deathcore alors qu’on le considérait comme “Mort”… Ahaha, que nini ! L’ajout intense de mélodies et de symphonies rendent l’immersion épique, agressive et très facile d’accès pour les moins puristes du genre… La démonstration vocale et instrumentale ne laisse paraître aucun défaut, les guests ajoutent un concentré titanesque de variétés différentes à cet album et, la généreuse heure d’écoute entière de l’album, (Ce qui est extrêmement rare pour le genre… qui balance autour des trente minutes.) aident clairement Shadow Of Intent à réaliser l’album de Technical/Brutal/Melodique/Deathcore le plus abouti et le plus perfectionné de cette année… Une fois n’est pas coutume, les USA démontrent encore qui sont les patrons du genre.

Erwan Poupon

 

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