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VICTOR NEWMAN : BEWITCHED (EP) un cocktail envoûtant !

26 10

En démarrant ce papier, je tiens à préciser que cette chronique n’est pas une incitation à la consommation d’alcool et que cette pratique est dangereuse pour la santé.

L’été se termine et on garde tous en tête ces moments passés en terrasse de bar, en bord de mer, à déguster des cocktails rafraichissants et enivrants.

Mais quel rapport avec la musique me direz vous?

Certaines musiques se savourent comme un bon cocktail, avec de savants dosages qui permettent à ceux qui le délectent, l’ivresse, le plaisir et les émotions.

Par exemple, un morceau qui rend heureux pourrait nous faire penser à une boisson sucrée. Une chanson pop et enthousiaste ressemble à un mélange acidulé. Enfin, un son romantique se rapproche davantage à des saveurs plus salées.

Rappelons que la règle d’or du cocktail tient dans les trois S :

  • Strong : l’alcool fort comme un bon punk hardcore ou un hardrock qui dépote
  • Sweet : les sirops et les liqueurs semblables à des musiques mélodieuses comme du classique ou de l’électro minimaliste.
  • Sour : l’acidité apportée par le citron, l’orange… telle une aubade psychédélique.

Dans son livre « l’écume des jours », Boris Vian s’était déjà penché sur le rapport sensoriel entre la musique et l’alcool, avec le « pianococktail » tout droit sorti de son imagination. Comme nous le montre le bordelais Mezerg, dans la vidéo ci-dessous, cet étonnant piano permet de composer un cocktail en jouant une mélodie. Chaque note étant reliée à une fiole, l’enfoncement de la touche provoque un goutte à goutte du breuvage qui lui est associé. A base de jus de fruits frais et d’alcool de choix, le mélange est fait à vue par le pianiste. Une invitation à la rêverie alliant papille et mélodie !

Dès lors, je vais vous parler d’un de ces barmans musicaux, à l’imagination débordante et aux recettes multiples dont on se saoulerait toutes les nuits. Après une première décoction « Parenthèse utopique« , sur le label Soundrising, le bordelais Victor Newman est de retour avec un nouveau « breuvage » remarquable et remarqué : « Bewitched ».

Victor Newman – les différents ingrédients pour des cocktails réussis :

Tout comme le cuisinier doit avoir de bons couteaux, le mixologue, même amateur, doit toujours avoir sous la main sa base de travail : le shaker ! Sans lui, vous mettrez beaucoup de temps pour obtenir un mélange… pas forcément bien mélangé.

  • Pour un premier cocktail brut, aux notes amers, glissez à l’intérieur du shaker 50 ml de batterie, puis 50ml de chanson française aux textes rappelant l’ambiance d’un bistrot. Laissez vieillir le tout 9ans et vous obtiendrez un cru millésimé appelé les Hurlements de Léo. 
  • Pour un cocktail plus violent, capable de décoller les fesses d’un pilier de bar, appelé Arakneed, mélangez une bonne grosse dose de hardcore à quelques gouttes de rythmiques endiablées. Cette boisson parisienne, importée dans les troquets de la région bordelaise, a tous les ingrédients pour faire pleurer un épileptique. Maddox (connu également sous le pseudo Victor Newman), le barman de la cité viticole, l’a bien compris. Il sert régulièrement ses clients, avec et une énergie débordante, cette boisson aux effets ravageurs.
  • Pour obtenir un cocktail plus liquoreux, dont l’effet plus doux procure une ivresse subtile et pernicieuse, il suffit de mélanger la voix suave et sensuelle de Janis Anton aux mélodies downtempo, parfois lunaires de Victor Newman. Il vous sera servi sous le nom de Moonlander.

BEWITCHED : un shooter plein de fraicheur et d’ivresse.

Fort de ces différentes expériences de barman musical, Victor Newman a digéré toutes ces recettes sonores pour produire un Ep introspectif qui se boit comme un shooter. Il se savoure avec plaisir et émotion, incitant à une ivresse rapide et agréable qui nous déconnecte le temps de 3 morceaux acidulés.Une fois engloutie, cette boisson agit rapidement sur l’ocytocine, l’hormone de l’amour. En effet, pour élaborer ce breuvage, Victor Newman a du faire preuve de sensibilité. La recette est simple ! Le premier ingrédient est de l’amour. Le véritable amour, celui qui né, grandit, se partage. Le même qui fait battre la chamade à nos coeurs. Mixez le à des mots simples, vrais, puissants, délivrés notamment sur une track, par son vieux compagnon Wallace des Hurlements de Léo. 

On reconnait un grand vin grâce à sa qualité mais également, à sa présentation qui lui sert d’écrin. Dès lors, on peut classer « Bewitched » comme un grand cru millésimé, tant par sa qualité que par sa jaquette, dont l’esthétique en noir et blanc a été conçue par la jeune et talentueuse artiste: Nynfa Warrium.

On parle souvent de l’ivresse de l’amour. Cette mixture n’ en serait pas le meilleur exemple?

Avec spiritueux, spirituel, le cocktail musical  « bewitched » comble la vue, l’oreille et l’esprit, nous grisant d’une douce ivresse des sens et du sens.

« Tavernier ! Remettez nous donc une tournée s’il vous plait !  »

 

Vincent