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Robert Rodriguez : un one-man-crew

11 07

Travelzik, c’est avant tout le voyage.

Au programme d’aujourd’hui, direction le Mexique, avec escale prévue par le 7ème art, pour arriver à notre destination finale : le mexican rock.

Bon vol.

EL NUEVO CINE MEXICANO

Passons rapidement sur la naissance du cinéma sud-américain, qui n’est pas le sujet de cette chronique, pour nous intéresser directement aux années 90, et la naissance de ce que l’on appelle le nouveau cinéma mexicain.

Pour en comprendre les origines, seulement dire qu’après un âge d’or durant les décennies 1930 à 1960, le cinéma mexicain passe par une période plus discrète jusqu’au années 1980, à travers des productions moins coûteuses et plus triviales, comme les luchadors films, des œuvres du genre horreur et action, avec pour acteurs des lutteurs masqués populaires – les mexicans wrestlers – ou encore les ficheras films, traitant de thèmes comme la corruption, le sexe, la drogue et le crime.

C’est ainsi qu’au début des années 1990 naît le mouvement appelé le nuevo cine mexicano, marquant le renouveau du cinéma mexicain.

Il s’agit de productions plus modernes par des réalisateurs de plus en plus reconnus par Hollywood, à qui on offre plus de liberté et de moyens.

En résulte la filmographie de Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l’Eau), Alfonso Cuaron (De Grandes Espérances, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, Gravity) et le réalisateur qui nous intéresse plus particulièrement : Robert Rodriguez.

FOCUS SUR ROBERT RODRIGUEZ

Si vous êtes un produit de la génération nineties, vous êtes déjà sûrement tombé sur certains des films de Robert Rodriguez, réalisateur mexicain populaire du milieu des années 1990.

Difficile de dire s’il appartient véritablement à un mouvement particulier comme le nuevo cine mexicano, mais il est certain que Robert Rodriguez reprend certains des thèmes qui l’ont précédées.

Un desperado n’ayant plus rien à perdre, armé jusqu’aux dents, distribuant des balles et faisant couler le sang pour venger la mort de sa femme ? Vous avez ici le scénario de sa trilogie El Mariachi, qui débute en 1992.

Des truands dans un bar motard de la pampa mexicaine, qui devient une lutte contre des vampires assoiffés de sang, éclatés à la batte cloutée ? Une nuit en enfer, en 1996, avec Quentin Tarantino, grand ami du réalisateur, et George Clooney.

Danny Trejo en tueur à gage trahi, qui cherche à se venger de ses commanditaires à la machette, Rose McGowan, une mitrailleuse lourde greffée à la place de sa jambe droite dans une invasion de zombies, une adaptation de Sin City, le roman graphique sanglant de Franck Miller.

Robert Rodriguez est constamment dans la démesure, mais une démesure assumée à 100% : il crée en ce sens TroubleMaker Studios en 2001, spécialisée dans des effets spéciaux toujours plus grandiloquents et des explosions toujours plus impressionnantes.

Des films à budget, à gros budget même, mais qui servent des influences qui se trouvent plutôt dans cette période creuse du cinéma mexicain, reprenant les codes des luchadors et des ficheras – horreur, drogue, sexe, vengeance.

Un réalisateur investi, souvent taxé de produire des films de série B, mais le coté toujours plus surréaliste de ses œuvres en font des spectacles esthétiques – le dyptique Sin City en est un exemple.

LO MEJOR PARA EL FINAL

Et Robert Rodriguez n’est pas seulement réalisateur, mais aussi guitariste dans son groupe de rock mexicain, nommé Chingon. L’extravagance est toujours de mise, puisque Chingon compte 7 membres, dont 3 guitares, qui offre un rock mêlé de mariachi, de ranchera, de sonorités évidemment latines, portées par des chants endiablés.

Leur album Mexican Spaghetti Western est sorti en 2004, et est absolument à écouter, pour son originalité, sa puissance et sa technique.

Enfin, Robert Rodriguez compose ses propres bandes sons. en collaboration avec Graeme Revell. Il signe – entre autres – les formidables OST de Sin City, Planet Terror et Machete. Ci-dessous les trailers, accompagnés de leur thème respectif.

Robert Rodriguez, artiste investi, le one-man-film-crew, en cela qu’il assure tous les rôles de production de ses films – éditeur, directeur de la photographie, monteur – et qui s’offre également le luxe de composer ses bandes sons, ainsi que de faire parti d’un groupe de mexican rock, choses suffisamment rares pour les relever.

Conseillé, tant pour le cinéma que la musique.

 

Johann Pineau