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Otoboke Beaver : Du Punk Nippon

08 03

Otoboke Beaver, c’est quatre filles qui ont explosé la scène punk japonaise avec leur album Itekoma Hits en 2019 et ça casse la barraque. Le punk-hardcore n’est pas mort, il a juste voyagé jusqu’au Japon.

Itekoma Hits est un projet de seulement 26 minutes, un concentré d’énergie et de chaos. Une espèce de trip hallucinant et épileptique qui ne laisse personne indifférent. Aucun morceau ne dure plus de 2 minutes 30, les sons s’enchaînent à une vitesse folle, l’auditeur n’a pas le temps de se reposer une seconde. Après plusieurs EP et autres compilations, Itekoma Hits, leur premier album, s’impose comme une référence du punk japonais contemporain.

L’association avec le riot grrrl semble évidente (groupe exclusivement féminin, paroles féministes…) mais Otoboke Beaver se distingue de ce mouvement en nous proposant un son très hardcore qui ne se limite pas qu’à un thème. En seulement 26 minutes, elles ont le temps de nous parler (‘hurler’ serait plus juste) de toute leur haine envers le capitalisme, l’amour, les relations amoureuses vouées à l’échec (love is short, introduce me to your family), les troubles du comportement alimentaire (Binge eating binge drinking bulimia), la politique, la pression sociale de la société japonaise sur les femmes, le travail, le sexe…
Dans une société japonaise très aseptisée où énormément de sujets doivent à tout prix rester tabou, Otoboke Beaver représente une véritable bouffée d’air frais.

En termes de son, même si l’on ne comprend rien au japonais, le groupe reste fascinant et réussit à captiver notre attention du début à la fin tant il est bourré de créativité et d’énergie.
Les quatre membres du groupe (Accorinrin, Yoyoyoshie, Hiro-Chan et Kahokiss) donnent leurs voix pour la plupart des morceaux, nous offrant un superbe quatuor vocal furieux et intense.
Difficile de rester insensible face aux lignes de basse hyper accrocheuses, aux riffs de guitare hyper énervés et aux chants hyper rapides.
Cet album regorge d’idées brillantes et de mélodies différentes. Otoboke Beaver prouve avec ce premier album qu’elles sont capables d’élaborer quelque chose de créatif et de musicalement très riche.

Bien sûr, leurs clips aussi valent le détour. Les japonais méritent leur réputation de rois de l’absurde, et continuent d’exceller dans la création de vidéo complétement barrées. Les clips d’Otoboke Beaver sont psychédéliques, furieux, dingues. Bref, il y a une énergie folle qui donne vraiment envie de voir ça en live (quand on pourra de nouveau fréquenter les salles de concerts).  

En seulement quelques années, Otoboke Beaver s’est imposé comme un groupe-référence dans le milieu punk hardcore moderne, salué par la critique japonaise et aussi admiré à l’international. 

Pour ceux qui en doutaient, la tornade punk est encore en marche.

Mia & Esteban