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Ólafur Arnalds – Eloge d’un prodige

25 08

Pour fêter le dixième anniversaire de la sortie du premier album d’Ólafur Arnalds, l’excellent label indépendant Erased Tapes, réédite ce petit joyau en vinyle et en CD, le tout remixé par le compositeur lui-même, et remastérisé par Nils Frahm, avec qui les collaborations scéniques n’ont eu de cesse de se multiplier durant ces dernières années.

« Eulogy For Evolution » est un album riche en émotion, un voyage transportant l’auditeur tout au long d’une vie, de la naissance à la mort. Composé durant son adolescence, l’opus fut signé sur le prestigieux label anglais, alors que le jeune islandais n’avait pas encore soufflé ses 20 bougies. Au fil des huit morceaux aux titres d’origine inconnue, on distinguera les différents instruments fétiches du petit prodige: violon, alto, violoncelle, piano, orgue, qu’il affectionne depuis le début de sa carrière.

On y retrouve toute la culture du jeune homme, qui, faisant partie de cette nouvelle génération d’artiste, multi-instrumentaliste, aura été fortement influencé par le Neo Classique, la musique concrète, le Noise et le Post Rock. Il règne dans ses œuvres, des ambiances où l’on peut retrouver ici et là, l’approche d’un Philip Glass, d’un Steve Reich ou le fantôme d’un Erik Satie, errant avec grâce, au-delà des pistes, se succédant les unes à la suite des autres.

Sa musique est exigeante, certes, mais profondément touchante et délicate. Elle flirte aisément vers l’Electronica mais aussi vers la Pop.

Pour cela, il fera également appel à Haukur Heiðar Hauksson, Arnór Dan (et son extraordinaire « So close »), ou encore à la chanteuse Nanna Bryndís Hilmarsdóttir pour des titres plus accessibles mais toujours teintés d’une grande délicatesse et de beaucoup de poésie. 

Ólafur Arnalds, est devenu une figure emblématique de la scène Modern Classical, au même titre que Max Richter, Jóhann Jóhannsson, le français Sylvain Chauveau et des artistes tel que Eluvium ou Danny Norbury.

Beaucoup de chemin parcouru depuis 2007 pour ce prolifique et atypique compositeur: six albums studio, des B.O. bouleversantes, dont celle écrite pour la série Broadchurch. Des travaux communs avec la pianiste Alice Sara Ott ou Janus Rasmussen avec qui il fonde en 2009 le projet Kiasmos. Le duo est d’ailleurs en tournée à travers toute l’Europe, une date est prévue à l’Elysée Montmartre, le 23 septembre prochain.

Fidèle à Erased Tapes, avec qui il publiera encore tout récemment, et coup sur coup, deux pépites, composées et jouées avec son ami Nils Frahm, il fera un écart, en se rapprochant de chez Mercury Classics pour son dernier projet. Un album enregistré sur son île natale: sept titres en sept lieux différents. Mis en image et diffusé sur le net en raison d’un morceau par semaine, sobrement intitulé « Island Songs », ce travail se rapproche de celui réalisé en 2012 pour l’extraordinaire « Living room songs ».

« Eulogy for Evolution » sera disponible en édition limitée, dès aujourd’hui, sur vinyle transparent et accompagné d’un livret retraçant en image, le voyage à la maison d’Ólafur durant l’année 2007. Photographies par Stuart Bailes.

Julien Dumeau

 

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