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FRANK OCEAN : CHANNEL ORANGE

29 12

Edith Piaf voyait la vie en rose, Frank Ocean en orange. C’est de là que vient le nom de son premier album Channel Orange.

Du son de lover teinté de psychédélisme. En 2012 via son site TUMBLR, il dévoile une nouvelle chanson Pyramids qui figurera sur cet album.

Utilisant parfaitement l’art de la métaphore, ce morceau parle d’une de ses anciennes relations. Celle-ci dira que depuis leur rupture, elle a perdu son statut de femme aimée et respectée. Elle est devenue strip-teaseuse, une manière de gagner sa vie. Frank Ocean la compare même avec Cléopatre, cette dernière ayant déshonorer l’Egypte entière en nouant une relation avec Marc Antoine.

Pour beaucoup Channel Orange est l’un des plus grands albums de ces dix dernières années. Une chanson a particulièrement retenu toute mon attention: c’est Lost. Ce titre aborde la vie d’un jeune homme perpétuel addict, qui souhaite une meilleure vie pour lui et sa petite amie dealeuse.

Autre track smooth de l’album « thinkin about you ». Elle est produite par un « gros bonnet » du métier : Shea Taylorproducteur ayant travaillé notamment avec Rihanna ,Beyonce ,Janet Jackson ,Chris Brown et Wyclef Jean entre autres. Cette chanson fut écrite à la base pour la chanteuse Bridget Kelly. Cette dernière aura moins de succès que la version de Frank Ocean. Faisant référence à une aventure personnelle, un coup de foudre qu’il a eu pour un autre jeune garçon à 19 ans. Dans ce morceau Frank utilise une voix de fausset qui deviendra sa signature vocale .

S’en suit le titre « Sweet Life« , produit par Pharell Williams, il fait référence à la vie luxueuse de la communauté Afro -Américaine du quartier de Ladera Heights, à Los Angeles.

Je ne peux pas finir cette chronique, sans vous parler du titre « Super Rich Kids« . Il contient des samples de chansons tels que « Bennie and the Jets d’Elton John Got to give it up de Marvin Gaye , mais aussi Real Love de Mary J Blige. Cette track fut largement salué par les critiques.

Riche, touffu et ambitieux, ce premier album peut finalement se résumer en un enchaînement de trois titres qui forment le cœur de Channel Orange, la délicate ballade pour junkie « Crack Rock »  le gargantuesque « Pyramids » et ses dix minutes de groove en forme montagnes russes et enfin le très traditionnel (mais efficace) « Lost ». Un gros quart d’heure pour comprendre un disque impeccable qui affiche 56 minutes au compteur, s’écoute avec une facilité déconcertante malgré un impressionnant taux de bonnes idées à la minute et met une pression dingue sur tous les suceurs de roue à qui il viendrait l’idée un peu saugrenue de défier Frank Ocean sur son terrain de jeu.

Pour conclure, nous pouvons dire que la musique de Frank est profonde comme un océan… on se laisse facilement emporter dedans.

Salim Touhami