Écho à Venir – Passé, présent, futur

14 09

Si on doit parler d’un évènement phare de la rentrée, tout en abordant les sujets que sont, les musiques électroniques d’avant-garde, les arts visuels expérimentaux et les nouvelles formes d’expressions artistiques qui les entourent, on se demande alors comment échapper au Festival Écho à Venir, qui pour la septième année consécutive, proposera une programmation riche et singulière, lors du weekend du 21 Septembre. Du 20 au 23 pour être exact.

Mais avant de se plonger dans les délices que nous réservent les échos à venir, retour sur la genèse du projet, ses acteurs, et les associations qui ont œuvré pour sa réussite.

Interpolate Performance A/V (Push 1 Stop X Woulg)

 

/Passé

Il faut remonter jusqu’en 2010 pour trouver les premières traces de ce qui deviendra, le festival le plus avant-gardiste de la région. Tête pensante de l’association Organ’Phantom, Marie Laverda commence alors à évoquer le souhait d’organiser un évènement sur plusieurs jours, au cœur de Bordeaux, s’articulant autour des arts audiovisuels novateurs, alliant concerts, documentaires, rencontres et créations artistiques. L’idée d’une création originale germe également. Réunissant acteurs locaux et internationaux, elle serait la clé de voute de l’évènement, son point d’orgue. C’est finalement en 2012, avec l’impulsion du collectif Bass Day, que la première édition verra le jour.

Marie bouillonne d’énergie et n’en est pas à son premier coup d’essai. Présente depuis le début des années 2000, elle ouvre en 2004 le Son’Art, rue Tiffonet, qui deviendra un haut lieu des nuits bordelaises, mais surtout, un laboratoire d’idées, d’échanges et d’expérimentations. C’était une salle où se regroupaient les collectifs d’alors, ainsi que les associations qui gravitaient autour du Hip Hop, des musiques électroniques et du Rock indé. Projections de films, expositions, performances, danse, concerts, release party, le Son’Art a également ouvert ses portes au festival Nov’Art, et a organisé les concerts de Bonobo, Poni Hoax, Tender Forever ou encore Zombie Zombie. A sa fermeture en 2009, insatiable, Marie continuera l’aventure avec Organ’Phantom. On lui doit les 20 ans de Warp et de Ninja Tune, la venue de Daedelus, Clark, Hudson Mohawke, The Herbalizer, Andreya Triana, Mr Scruff, Machine Gun, des collaborations avec la Semaine Digitale et la plupart des associations et collectifs de la région.

Durant cette période, Marie c’est aussi une des figures emblématiques de l’Asile, dont la folle programmation résonne encore dans la petite ville de Maubuisson.

Le Festival Echo à Venir est le fruit de ses longues années d’expérience, et d’un travail acharné. C’est aussi la magie qui opère entre deux associations et plusieurs dizaines d’artistes, de bénévoles et partenaires, d’un public grandissant et fidèle. EAV s’inscrit pleinement dans cette démarche, celle de la proximité entre acteurs et collectifs locaux, celle de l’innovation et de la richesse qui découle des rencontres et des ponts créés, entre les villes participantes et la ville de Bordeaux.

La première édition de 2012 se déroulera à la Caserne Niel, en collaboration avec le cinema Utopia. Elle mettra en avant la culture Bass, avec la diffusion du documentaire anglais « Bassweight », suivi de l’intervention de Kevin Mac Callister. Côté musique, on retrouvera Kidkanevil, Pinch, Bang On! et l’excellent Shigeto.

La machine est lancée !

Grace of the color of sound (2017)

 

Yoggyone, Yosi Horikawa, Florence To, les artistes de With Us Rec et la diffusion de « Koyaanisqatsi » en 2013.

Suivront les travaux croisés avec les artistes de Los Angeles en 2014, Bristol en 2015, et Detroit en 2016. La venue de Low Leaf à l’auditorium de Bordeaux, fraichement inauguré, celle de Peverelist & Kowton à la base sous-marine, puis la présence d’Undergound Resistance à l’entrepôt Laîné. On retiendra aussi l’extraordinaire performance de Joanie Lemercier, Eva Darrac et Damien Schneider, mêlant orgue, mapping, et musique électronique dans la basilique Saint Michel.

En 2017, la manifestation invite Paris, et s’inscrit dans une dynamique de valorisation du patrimoine architectural bordelais. Elle débute avec la soirée inaugurale des Journées Européennes du Patrimoine, en partenariat avec le festival accès)s(. EAV investit l’ancienne Caisse d’Epargne du quartier Meriadeck, et nous ouvre les portes de la Bourse du Travail, accueillant Holly Herndon, KillAson, DSL et Jean Nipon.

L’écho de « Grace of the color of sound », création original de 2017, finit par se propager jusqu’aux portes de Barcelone ! La performance A/V de M.Sayyid (Anti Pop Consortium), Mathias Cazenave et Roxane Bonnet, s’est jouée au Sónar Festival, en juin dernier.

Orbits Performance A/V (Montréal Life Support) 

 

/Présent

Cette année, EAV accueille Montréal. Un village-dômes, situé sur la placette Munich, proche des Quinconces, recevra les festivaliers durant quatre jours.

Le dôme A/V sera dédié aux performances de Push 1 Stop x Woulg, mais également, à celle du duo bordelais Look For Device, qui ouvriront les festivités, dès jeudi soir. Cette structure fera office de support à 360°, pour les projections immersives de Montréal Life Support (Dems) qui se dérouleront le lendemain. Elles seront suivies par les tribulations sonores de Vacant Expression, oscillant entre Techno et Ambient.

La montréalaise Debbie Døe et l’artiste visuel bordelais Pablo Gracias nous dévoileront « Alter Item », la création original de 2018, montée de toute pièce à Montréal, traitant de l’homme et du numérique. Pour cette dernière soirée, Martin Mestres et Hieros Gamos promettent de nous régaler, lors d’une performance, mêlant VJing et Live Techno.

Durant toute la manifestation, ce dôme sera le siège de différentes confrontations, entre images et sons, de déstructurations et de transformations numériques, où le spectateur sera plongé, en total immersion.

Porteix

 

En accès gratuit, Le Dôme DJ Sets recevra les représentants de la scène électronique bordelaise, dont Fruckie, Aura 1, ou encore Pierre Gewohnheit.

Porteix quant à lui, viendra nous présenter son live modulaire, entre Techno et Indus, martiale et mélodique, sa musique est à découvrir ABSOLUMENT.

Enfin, le producteur et DJ Luminescu représentera Montréal pour la soirée de clôture et sera accompagné par Täz, pour un closing résolument dancefloor.

Un brunch aura lieu le lendemain après-midi, ainsi que des ateliers « Little Bits » (atelier d’éveil au numérique), à réserver sur le site du festival.

Retrouvez les horaires et la programmation complète et détaillée, ici même.

/Futur

Moi : Marie ? Tu nous lâches quelque chose ??

Marie : Pour 2019, on travaille déjà sur une création multimédia format XXL, pluridisciplinaire, mais je ne peux pas t’en dire plus . . .

Le secret semble bien gardé, mais tôt ou tard, son écho finira par résonner.

 

Julien Dumeau